CINÉ-CLUB de la FEDEPSY, en partenariat avec Le Lieu documentaire (ex-Vidéo Les beaux jours)
Mardi 13 décembre 2022
à 20h à la Maison de l’Image, 31 rue Kageneck à Strasbourg.
Freud, un juif sans Dieu de David Téboul – 2019, 97′
Sigmund Freud, raconté comme un homme réel… un adolescent amoureux, un père, un touriste, un homme qui, chaque soir passe 3 heures à écrire des lettres. Bien différents de la succession de concepts que l’on présente habituellement.
Un père et sa fille, Sigmund Freud et Anna, née la même année que la psychanalyse ; il avait 40 ans. Ce documentaire est l’histoire de leur « correspondance », soit le portrait de Freud en ‘père’ … de la psychanalyse et de cette fille, pas voulue, pas la plus belle, qui ne fut pas la préférée mais qui aura trouvé sa place dans l’histoire paternelle de la psychanalyse.
La narratrice c’est Anna sa fille. Nous sommes à Londres en 1982 dans la maison où Sigmund Freud est mort en 1939. Celle qui fut psychanalysée par Freud avant de devenir psychanalyste elle-même revisite par flashbacks successifs la vie de son père. Au travers d’images d’archives hypnotiques et en s’appuyant sur sa correspondance, David Téboul raconte un Freud intime.
Près de quatre vingts ans après sa disparition le 23 septembre 1939 à Londres, Sigmund Freud hante encore le siècle nouveau, figure iconique et demi-dieu sans dieu. Pour évoquer l’homme, plus méconnu qu’il n’y paraît derrière la barbe taillée et le regard pénétrant du médecin viennois du 19 Berggasse, David Teboul a simplement choisi de faire entendre sa voix – et celle de ses proches -, au travers de sa correspondance, à laquelle ce grand épistolier consacrait quelque trois heures chaque jour. Dans ses lettres, cet enfant de la Mitteleuropa, né en 1856 à Freiberg en Moravie, se raconte avec une sensible élégance, et délivre sa pensée, fluide et lumineuse, composant le portrait d’un homme et d’un penseur indissociablement liés. Lequel se donnera tout entier à l’oeuvre d’une vie : la psychanalyse et l’essor de son mouvement, depuis le texte fondateur L’interprétation des rêves. Au fil de son récit, Sigmund Freud dévoile la construction de sa psyché, le rapport complexe au père, l’amour de la mère, l’éblouissement de l’enfant aussi, qui découvre, dans la Bible de Philippson, la saga égyptienne de Moïse, et la complicité sans faille avec sa fille Anna.
Déroulant un flux d’archives – dont les rares et touchantes images de lui -, David Teboul s’inspire du processus de libre association pour suggérer les événements qui ont jalonné son épopée intellectuelle. Fragments d’histoire et scènes quotidiennes infusent le film, réminiscences oniriques qui rendent Freud étrangement proche et attachant, puissant est vulnérable. Mathieu Amalric porte sa voix, Isabelle Huppert, celle d’Anna, alors que Marie Bonaparte est incarnée par Catherine Deneuve et Lou Andreas-Salomé, par Jeanne Balibar. Avec Denis Podalydès en voix conductrice de ce contrepoint épistolier composé de missives parfois rares, voire inédites en français.
“Ainsi, la vie rêvée de Freud se reconstruit-elle, sans peser, sans encombrer de jargon psychanalytique, par le croisement d’échanges de lettres qui révèlent le sens de l’intimité affectueuse d’un père, d’un époux, d’un ami amoureux, forcément déçu et blessé, d’un juif qui questionne sa judéité.” (Renaud Machard, Le Monde, 12 mai 2020)
Inscription auprès de la FEDEPSY (fedepsy@wanadoo.fr), en raison du nombre de places limitées.
